Appui à la maîtrise d’ouvrage
communale en matière de gestion des déchets solide
L’approche de l’association CEAS
Burkina, du CEAS et d’Autre Terre dans les villes secondaires du Burkina Faso
24 mai 2018
PRÉAMBULE
L’environnement et plus particulièrement
les questions d’assainissement sont au centre des préoccupations
actuelles ; le Burkina Faso à l’instar des autres pays, en vue d’assurer
un environnement sain et productif aux générations actuelles et futures,
s’investit régulièrement en politiques et actions concrètes. A la faveur de la
décentralisation, les compétences en matière d’assainissement ont été
transférées aux collectivités territoriales (communes).
Cette compétence de la gestion des
déchets représente un défi pour les communes pour plusieurs raisons. La
première est l’absence d’outils de planification et d’agent technique qualifié.
La deuxième est l’accroissement quotidien des déchets, lié aux changements de
mode de vie et à la croissance démographique. Une troisième raison est
l’absence de balises (lois, règlements, exemples adaptés aux villes
secondaires, compétences étatiques), comme c’est le cas par exemple pour
l’assainissement liquide, qui bénéficie d’un encadrement fort à travers le Programme
Gouvernance du Secteur Eau et Assainissement du Burkina Faso 2016-2030 (PN-AEUE). A cela s’ajoute la faiblesse des moyens financiers, et la
multitude de priorités auxquelles les communes doivent faire face.
C’est dans un tel contexte que le CEAS
Burkina, en collaboration avec ses partenaires, a décidé d’accompagner les
villes moyennes et leurs agglomérations pour concevoir, mettre en place et
financer un service public de gestion des déchets ménagers adapté à leurscapacités
financières et de gestion.
PLANIFICATION SOUS MAÎTRISE D’OUVRAGE COMMUNALE
La démarche vise à
planifier dans un Plan
Stratégique de Gestion des Déchets Solides (PSGDS) les actions de tous les
acteurs, sous le leadership et la responsabilité des autorités communales. En
ce sens, l’opérateur, le CEAS Burkina, se positionne commune un conseiller
technique de la Commune, tout en lui donnant les clés nécessaires pour évaluer
d’abord, s’approprier ensuite, et mettre
en œuvre ces PSGDS.Il appuie également la commune à mobiliser et fédérer ses
partenaires, notamment les coopérations décentralisées. Les principales étapes
sont les suivantes :
1.
Mettre en
place des outils de planification : PSGDS, Plan de renforcement des
capacités des acteurs de la Gestion des Déchets Solides, Plan Information, Education,
Communication, …
2.
Organiser
et renforcer les capacités des acteurs de la GDS notamment : mise en place
d’un service technique municipal chargé de l’assainissement, contractualisation
des activités de précollecte, collecte, tri valorisation des déchets avec les
associations locales, cadre de concertation, appui des opérateurs de collecte,
Plan de renforcement des capacités.
3.
Financer
la mise en œuvre des plans : Mise en place de mécanisme de mobilisation
des ressources tant du coté des partenaires que du coté des communes pour soutenir la mise
en œuvre des activités. Ces fonds peuvent être logés dans un compte trésor
public gérés collégialement avec le maire, ordonnateur du budget communal ou
dans les comptes communaux, en suivant la procédure de la dépense publique.
4.
Conduire
des recherches pour développer/améliorer les technologies dans les domaines de
la précollecte, la collecte, le tri, la valorisation et l’évacuation des
déchets.
A terme, cette démarche doit permettre à la commune de
se doter et de s’approprier un service public de gestion des déchets qui
améliorera l’assainissement public, le taux d’abonnement, la collecte, le tri
et la valorisation. Le schéma 1 représente les relations entre les différents
acteurs et leurs rôles. Les inputs externes concernent la sensibilisation et
l’information, l’appui technique aux prestataires de gestion des déchets, et
l’appui technique à l’autorité communale. Toutes les relations internes doivent
être définies dans le plan de gestion des déchets. C’est sur ces relations
internes que repose la pérennité du système qui sera mis en place.
ORGANISATION PRATIQUE DE LA GESTION
DES DECHETS
L’organisation promue par le CEAS Burkina
vise des coûts de fonctionnement les plus bas possibles, compte tenu des moyens
financiers actuels modestes des villes secondaires.
La figure 2 présente les différentes
étapes, les moyens et les modes de financement préconisés pour collecter et traiter
les déchets. Cette approche est adaptée au cas par cas, selon les priorités et
les choix des autorités communales, qui en portent la responsabilité.
A l’heure actuelle, il n’existe pas de
modèle de gestion des déchets adapté et fonctionnel pour les villes
secondaires d’Afrique de l’Ouest: les modèles existants sont ceux des
capitales, qui travaillent avec des moyens beaucoup plus importants (camions bennes,
compacteurs pour décharges, décharges aux normes européennes, …).
NIVEAU DE COUVERTURE ACTUELLE ET ACQUIS
Le projet commun, le Projet d’Appui à
la Gestion des Déchets Ménagers couvre les communes suivantes :
Commune
|
Province
|
Région
|
Début de l’intervention
|
Partenaire coopération décentralisée mobilisé
|
Saaba
|
Kadiogo
|
Centre
|
2006
|
|
Gourcy
|
Zondoma
|
Nord
|
2008
|
Oupeye (BE)
|
Yako
|
Passoré
|
Nord
|
2013
|
|
Pô
|
Nahouri
|
Centre Sud
|
2008
|
|
Kombissiri
|
Bazeaa
|
Centre Sud
|
2014
|
Ilfurth et CG Haut-Rhin
(FR)
|
Kaya
|
Sanmatenga
|
Centre Nord
|
2007
|
Châtellerault (FR)
|
Arrondissement 2 Commune
de Ouagadougou
|
Kadiogo
|
Centre
|
2012
|
|
Les six communes de Saaba, Gourcy, Pô,
Yako, Kombissiri, et Kaya sont dotées de plans de gestion des déchets, validés
par leurs conseils municipaux. Les communes ont également signé des contrats
avec leurs prestataires de collecte et de tri, des associations locales pour la
plupart. Des modèles très simples de décharges municipales conçus et ayant fait
l'objet de notice d’impact
environnemental ont été validés par le
ministère de l’Environnement. Elles sont exploitées par les organisations
locales. Des centres de tri sont opérationnels, à des niveaux de capacité et de
performance différents, à Saaba, Gourcy, Po, Kombissiri et Kaya. Ils permettent
la création d’un gisement de déchets valorisables, et d’encourager des
entrepreneurs locaux à se lancer dans le recyclage. Pour le moment, seuls les
plastiques durs et les métaux disposent d’une filière rentable par la vente
directe. Le compostage est promu, mais n’est pour le moment toujours pas
rentable. Les plans de ces centres de tri, testés depuis 2008, sont en
amélioration continue. Des moyens de transport adaptés au contexte des villes
secondaires ont fait l'objet de recherche et exploité sur le terrain.
La méthodologie est les acquis sont
diffusés, notamment via le blog du projet (http://sgp-burkina.blogspot.fr) ainsi que la plateforme Re-Sources (http://www.plateforme-re-sources.org/), qui regroupe une
cinquantaine d’acteurs actifs dans le domaine de la gestion des déchets en
Afrique-Caraîbe-Pacifique. Les documents de capitaliastion
sont également disponibles ici : https://goo.gl/XGkqmm.
OPERATEUR DE MISE EN OEUVRE
Le CEAS Burkina est une association
burkinabè (www.ceas-burkina.org),
active depuis 1983 au Burkina Faso. Elle est spécialisée dans les domaines de
l’agro-écologie, l’agro-transformation et les technologies appropriées. Elle
s’occupe de la gestion des déchets depuis 2006, d’abord en appui direct à des
associations de collecte, et depuis 2008, en appui à la maîtrise d’ouvrage des
communes.
Contacts: ILBOUDO Henri, Directeur du CEAS
Burkina (Email: ilboudohenri@yahoo.fr), KOUTABA Séraphin, Chef de projet
PAGDM/VS (Email: koutabas@gmail.com)
PROMOTEURS ET PARTENAIRES
Promoteurs
Les
promoteurs du projet et de sa méthodologie sont les ONG Ingénieurs Sans
Frontières Belgique (www.isf-iai.be, retirée depuis 2015),
l’ONG belge Autre Terre (http://www.autreterre.org/) et l’ONG suisse CEAS (www.ceas.ch).La démarche exige et
implique des partenaires techniques et financiers, étatiques et privés.
Partenaires techniques et financiers
Les projets en cours d’exécution
bénéficient des appuis financiers de différents partenaires étatiques et
communaux suisses et belges (FGC (CH), FEDEVACO (CH), coopération suisse,
coopération belge, Commune d’Oupeye (BE), association Burkinasara (FR), Châtellerault
(FR), région du Haut-Rhin (FR), commune d’Ilfurth (FR), commune
d’Herzogenaurach (D). Les communes burkinabè partenaires contribuent également
financièrement en fonctionnement et en investissement.
Au niveau technique, le CEAS Burkina
collabore étroitement avec les autorités étatiques, et notamment le Ministère
de l’Environnement de l'Economie Verte et des Changements climatiques qui est
étroitement associé à toutes les étapes de réalisation des plans de gestion des
déchets. Comme autorité de tutelle en matière de gestion des déchets, c’est lui
qui valide officiellement les plans et autorise l’exploitation des décharges
communales.
Pour l’aider à résoudre des problèmes
techniques, le CEAS Burkina fait appel ponctuellement à des universités
burkinabé, belges et suisses, qui contribuent sous la forme d’envoi de travaux
de diplômes d’étudiants, encadrés par l’équipe projet et les instituts
universitaires.
Les différents partenaires mettent
également l’accent sur la mobilisation de la coopération décentralisée,
notamment en vue d’un accompagnement dans la durée, complémentaire à l’approche
projet. En effet, toute commune qui adhère à la démarche mobilise ses relations
(associations, communes jumelles, …) pour participer à l’édification du système.
Contacts :
Jean François HOUMARD, Chargé de
programme Eau et Assainissement au CEAS CH (Email: jf.houmard@ceas.ch), Christian Legay,
Coordinateur régional Afrique de l’Ouest de l'ONG Autre Terre (Email: Christian.Legay@autreterre.org)
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